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Quelques repères à propos du Deuil

 

Soirée débat Association Vivre Son Deuil (VSD) â€“ Le Palace, Equeurdreville - 28.11.2013

 

 

Animé par Agnès Lelion, psychologue clinicienne et Nicole Bonnet, présidente de l’Association Vivre Son Deuil Basse Normandie, le débat a commencé avec le témoignage poignant d’une participante qui a partagé avec l’assemblée un vécu intense, décrivant de l’intérieur tous les aspects du deuil dans lequel chacun pouvait se reconnaitre.

 

En effet cette période de bouleversement intrapsychique présente à la fois une caractéristique d’universalité dans les étapes qui vont apparaître ainsi que celle d’être vécue de manière unique  par chacun en raison de sa personnalité ainsi que de son histoire de vie et des circonstances de la perte de l’être cher.

Ainsi donc les étapes se vivront sans que l’on puisse en prédire ni le rythme ni la durée, avec des allers-retours parfois épuisants.

 

Le terme « faire son deuil » s’avère donc inapproprié, la personne endeuillée étant davantage traversée par une crise existentielle consécutive à la perte de l’être cher, à l’arrachement des liens qui l’unissaient à lui, et ce sans que sa volonté ne soit engagée.

Chaque perte est donc unique, mais certaines lignes de force sont rencontrées et colorent les ressentis.

Ainsi, le décès des parents ajoute au chagrin la perte des témoins de sa propre enfance et fait avancer dans la lignée familiale vers une plus grande proximité de la fin de sa propre vie.

La perte d’un conjoint signe la fin du projet de vie actuel, alors que celle d’un enfant anéantit l’avenir, l’accomplissement d’un destin et se vit dans l’inacceptable du non respect de l’ordre de départ des générations...

 

Au cours du débat, beaucoup de questions ont été posées, notamment autour de la manière d’entourer une personne endeuillée.

Manifester sa simple présence dans l’authenticité des sentiments, exprimer son impuissance à trouver les mots consolateurs, ajouter le terme « aujourd’hui » à la question « comment vas-tu ? », écouter et soutenir sans conseiller, aider dans les tâches quotidiennes qui semblent insurmontables les premiers temps, accepter le repli sur soi de la personne sans se décourager, en continuant à l’appeler et à lui proposer de sortir malgré ses refus répétés, tolérer ses sautes d’humeur éventuelles, telles sont les clés que les bénévoles de l’Association ont pu repérer pour aider les aidants.

 

La problématique du deuil dans le milieu de travail a été également évoquée, tant sur le versant du harcèlement qui peut mener au suicide que de celui de l’aide très humaine qui peut s’y rencontrer de la part de la hiérarchie lorsqu'un collaborateur est frappé par un deuil familial.  Un travail de fond sur ce sujet est actuellement en cours à la Fédération Nationale des  Associations Vivre Son Deuil.

 

La perte de la dimension sociale du deuil, relégué au rang d’affaire intime et donc provoquant un isolement des personnes endeuillées a amené VSD à proposer des séances d’écoute pour les personnes qui le souhaitent, en présence de deux bénévoles solidement formées ainsi que la possibilité de participer à des groupes de partage.

 

Néanmoins, dans certains cas de deuils multiples ou particulièrement intenses, quand l’énergie psychique est consommée, l’aide de professionnels peut s’avérer indispensable afin d’éviter une chronicisation de la dépression, voire un risque de passage à l’acte suicidaire.

 

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